Je suis Clife Burns.
Je vis sur Paris depuis 10 ans, mais j'ai grandi et découvert le graffiti en banlieue pendant mon adolescence, dans le 78.
La rencontre était inattendue. Pour la petite histoire un soir d'été, au lieu de rentrer chez moi à pied comme tous les jours, je décide de prendre le train pour une station. Sauf que je me trompe de train et me voilà dans un direct pour Versailles. La tête collée à la vitre en attendant d’arriver à destination pour faire demi-tour, je découvre les peintures des FBI, les tags des KDC et des AEC. Et là, les questions sur cette pratique commencent à affluer dans mon cerveau.
La même année, en 1993, je rencontre CRIER qui emménage dans mon quartier. Il m'initie au graffiti en me donnant mon premier tag HEASK. On a 13 ans, on passe tout notre temps ensemble. Notre amitié se créée autour du graffiti.
L’année suivante, il me présente à WESH ADR, à certains membres des GAP et dans un dépôt, on rencontre FAKI. Nos allers retours en train pour Paris, Mj Spray et Cergy finissent par nous faire croiser la route des 319.
Pour moi, c’est à ce moment-là que l'aventure humaine commence autour du graffiti.
Métro boulot dodo : c'est le quotidien pour beaucoup de personnes. Même pour moi ! Certains pratiquent le foot ou les jeux vidéo adolescents et une fois adultes ils continuent. Pour ma part, c'est pareil pour le graffiti.
Il me permet de casser mon quotidien, de me sentir plus libre d’une certaine façon. Cette liberté je la trouve dans les balades avec les copains pour aller peindre ou dans les voyages à la rencontre d'autres passionnés… La culture « Goonies » tout simplement !
Difficile comme question.
Je les ai découvert tous les deux comme la plupart des graffeurs de l'époque dans le bouquin "Subway art". Un jour, en traînant à la Fnac avec CRIER, il me demande si le bouquin me plaît. Je lui réponds direct « Bien-sûr ! ». Et hop, le lendemain en passant chez moi, voilà qu’il me l'offre.
J'ai passé du temps à observer les pièces de SEEN, ses panels et ses whole cars. Adolescent, ses pièces m’ont beaucoup marqué mais à l'époque, j’étais plus influencé par les pièces hollandaises comme celles des IT et surtout celles de MELLIE.
BLADE, je l’ai redécouvert bien plus tard avec son bouquin « King of Graffiti » et aussi en redécouvrant "Subway art". Sur le coup, je me suis demandé comment j’avais pu passer à côté de ça pendant tant d’années. Son univers avec les lettres en bubble m’a beaucoup inspiré ces dernières années. Les styles de CliFF 159, BLADE et même d'autres m’influencent de plus en plus aussi.
C'est un médium qui me permet de mettre en volume mon univers. Et tout comme pour le graffiti, je rencontre beaucoup de monde et voyage grâce à cette nouvelle passion. Dernièrement cela m’a permis de découvrir les artistes et graffeurs qui composent la scène Belge.